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Face au deuil périnatal: Le poids des mots

On n'a pas toujours les mots, ni la bonne attitude... Comment réagir face à des parents qui traverse le deuil périnatal?

Comme je le répète souvent, il n'y a pas de mots magiques. Mais les paroles maladroites sont si souvent prononcées, qu’elles en deviennent presque banales : « Vous avez eu des jumeaux, il vous en reste un »,« Pourquoi tu pleures, il a à peine vécu, c'est mieux ainsi», « Tu es jeune, tu en referas d'autres », « Oh, c’est mieux comme ça, la nature fait bien les choses tu sais, il aurait peut-être été handicapé… », « Tu as déjà des enfants, ça va aller».


Et quand ce ne sont pas ces commentaires crève cœur, c’est souvent le silence qui entoure les parents éprouvés par la mort de leur nouveau-né qui devient insoutenable.


Les réactions de l'entourage

Rien n'est pire que la fuite et l'indifférence comme le rapportent de nombreux parents endeuillés. Pourtant certaines personnes vont choisir de fuir une situation trop dure pour elles. D'autres vont rester, mais ne tiendront pas devant tant de détresse et s'éloigneront peu à peu.


Pourtant ne pas savoir quoi dire, ou faire est tout à fait normal... Mais montrer de l'affection (poser une main sur l'épaule), glisser un petit mot sous la porte ou passer un coup de fil et proposer un café… cela fait énormément du bien. Une simple présence peut suffire aussi parfois : les parents endeuillés préfèrent parfois le silence qu'une absence et un sentiment d'abandon.



Ce qu'il vaut mieux ne pas faire ou dire :

Evitez avant tout les phrases du style de ce qui suit, car même si vous les prononcez avec les meilleures intentions du monde, elles ne provoqueront que colère ou chagrin. « Ce n'est pas grave, vous êtes encore jeunes. » Mais si, ce qui arrive est très grave. Vous n'aiderez pas les parents en essayant de minimiser la situation, vous leur ferez simplement mal. Quant au fait d'avoir la chance d'être encore jeune, ça ne les aidera pas à ramener cet enfant qui est le seul qui compte à cet instant. « C'est moins grave que si vous aviez vécu avec lui / Il vaut mieux maintenant que plus tard » Y a-t-il un moment préférable pour perdre un enfant ? Et même si vous estimez que c'est le cas, demandez vous simplement si ce genre de remarques est judicieux et peut apporter quelque chose aux parents à ce moment précis, alors qu'eux cherchent désespérément la reconnaissance de leur enfant en tant que tel. « Ma femme a fait une fausse couche, nous pouvons tout à fait comprendre » Justement non, vous ne pouvez pas « tout à fait » comprendre. Vivre une fausse couche peut être dramatique, mais la situation n'en est pas moins différente.

Un couple qui est allé si loin dans la grossesse, peut-être jusqu'au terme même, traverse bien d'autres choses et il lui parait inconcevable que l'on identifie cette perte à une fausse couche. « Arrête d'y penser, cela ne le/la ramènera pas / Il faut oublier et penser à l'avenir » Cela ne les ramènera pas c'est évident, mais occulter la situation est tout bonnement impossible, au-delà même du fait que cela n'apporterait rien. Avant de penser à l'avenir, il convient de vivre le présent. « C'est peut être mieux comme ça » . Ah bon ? désolée c'est tout ce qui me vient. mon enfant est mort est c'est mieux comme ça ?. Je comprends que cette phrase toute faite puisse sortir malgré vous, mais avec un peu de réflexion, vous comprenez sûrement qu'elle ne peut avoir de sens. « Vous en ferez vite un autre / Vous en aurez d'autres / Vous en avez d'autres » Oui, mais en quoi cela peut-il aider à faire revivre celui qui est mort ? On ne remplace pas un enfant. Ne faites pas l'erreur de croire que c'est parce qu'il n'est pas né que l'on ne connaissait rien de lui. In utero, les enfants ont déjà leur caractère propre, et c'est cet enfant là qui va nous manquer. « Surtout n'en faites pas un autre tout de suite » (variante : pas avant 6 mois, un an, deux ans) Vous avez sûrement mûrement réfléchi avant de donner ce conseil. Mais sur quoi vous basez vous pour le donner ? Même les parents qui ont vécu ce drame ne donneront jamais d'avis aussi tranché à d'autres parents. Ils savent simplement que la seule solution valable dans ce cas est-ce que les parents ressentent le besoin de faire. S'ils font ce que leur cour leur dit, il ne se tromperont jamais. « Vous devez / vous ne devez pas » Peu importe la phrase qui va suivre... Oubliez les grandes vérités, il n'y a pas de règle. « Il faut vous bouger et reprendre le dessus maintenant » Inutile de leur mettre le pression, même si vous croyiez que c'est pour leur bien, ils reprendront le dessus quand cela leur sera possible. Pourquoi voudriez vous qu'ils le fassent avant ?

Il faut prendre le temps de s'effondrer pour mieux se redresser. Laissez leur le temps du deuil ! Même si notre société veut que tout aille vite, que les battants reprennent le dessus en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ce serait une erreur.

Évitez de raconter vos propres malheurs.


Le plus souvent, ce n'est pas mal intentionné mais franchement, y'en a qui ne réfléchissent vraiment pas avant de parler....


Merci d'essayer d'éviter ce genre de phrases qui ne consolent pas du tout, qui sont fausses parfois stupides, voir inhumaines pour certaines, il vaut mieux être franc et dire que vous ne savez pas quoi dire, que les mots vous manque.


Si vous voulez vraiment aider, pensez que pour le moment rien ne compte plus pour eux, car le monde s'est écroulé. Offrez vos bras et votre présence, votre empathie, pleurez ensemble, écoutez-les.


Source: http://www.materneo.com/grossesse/netre-deuil-perinatal/le-deuil-perinatal-et-lentourage-cette-colere-et-ce-desespoir-qui-font-peur/deuil-perinatal-entourage-1.html


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